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    Le "Grand Journal"


    Le grand journal surfe sur le succès et continu pour la sixième année consécutive, en direct et en clair du lundi au vendredi. Depuis sa création en 2004, l’émission phare de canal + emmenée par Michel Denisot est devenue « the place to be » du PAF. Passage obligé des hommes politiques, des leaders d’opinion, des stars françaises et internationales, des écrivains, des intellectuels et des nouveaux talents, le grand journal reçoit tous ceux qui font l’actualité.

     Cette émission est produite par la société KM productions. Ses producteurs sont Michel Denisot, également présentateur, Renaud Le Van Kim, président directeur général de KM productions, et Laurent Bon, producteur éditorial. Parmi les autres productions de cette société, on notera notamment la cérémonie des Césars ou encore la captation du festival de Cannes, il n'est donc pas étonnant de trouver Le grand journal très présent lors de ces évènements.

     

     Au départ l'émission s'arrêtait à 19h55, mais forte de son succès d'audience lors de la première saison, elle a été prolongé jusqu'à 20h50 dès sa deuxième saison de diffusion.
    Trois ans après l'arrêt de Nulle part ailleurs, Le grand journal, en plus d'avoir lieu sur le même plateau, reprend certaines caractéristiques de l'ancienne émission phare de canal +. En effet, plusieurs invités se succèdent ou interviennent en même temps et de nombreuses séquences légères et humoristiques viennent entrecouper ces entretiens. On retrouve ainsi le ton et l'esprit de canal +, bien qu'ils ne soient pas aussi marqués qu'auparavant.





    Présentation de l'équipe du Grand Journal


    Tous les jours, pendant près de deux heures, Michel Denisot rend compte de l’actualité quotidienne, entouré d’Ariane Massenet et d’une fine équipe de spécialistes :

    Le "Grand Journal"Michel Denisot

    Présentateur et producteur depuis le début de l'émission. Chef d'orchestre de l'émission, c'est lui qui dirige l'échange entre invités et chroniqueurs. 



    Le "Grand Journal"                                                       Ariane Massenet

    Arrivée dans le Grand Journal en septembre 2005, Ariane Massenet est présentée comme une chroniqueuse orientée vers les médias généralistes.







    Le "Grand Journal"Jean-Michel Apathie

    Spécialiste de la politique et journaliste sur RTL, il est présent en première partie d'émission.

     

      
     Le "Grand Journal"
    Yann Barthès

     C 'est celui dont tout le monde parle, il est présent en première partie d'émission et anime le "petit journal actu", puis en seconde partie d'émission avec "le petit journal people". Son ton provocateur et ses reportages tintés d'humour ont fait son succès.

                Le "Grand Journal"                                                                                                                                                         Mouloud Achour

    Âgé de 29 ans, Mouloud Achour est chroniqueur dans le Grand Journal depuis 2008. Il tient une rubrique orientée sur les "nouveaux mouvements" et nourrit une passion pour le rap. 
     

     

                   Le "Grand Journal"                
      Tania Bruna-Rosso

    Elle présente l’actualité musicale et met en avant des artistes underground de qualité, elle s’est petit à petit fait un nom auprès d’un public plus large, ce qui a propulsé du même coup son groupe de DJ, les « Putafranges », au niveau supérieur.

     

     

                    Le "Grand Journal"                        
    Pauline Lefèvre

    Succédant à Louise Bourgoin, elle est le nouvelle Miss météo depuis début 2009. Elle ponctue sa météo de mises en scène  plus originales les unes que les autres. Bien que très courte, son intervention est un moment très attendu dans l’émission.

     

     Le "Grand Journal"
                              
    Elise Chassaing

    A l’image de ce programme en perpétuelle évolution, Elise Chassaing est la nouvelle chroniqueuse de la rubrique Cinéma. Cette rubrique est particulièrement importante car elle annonce les nouveautés cinématographiques, produites la plupart du temps par la chaîne elle-même, et le programme cinéma de la soirée.

     

    Le générique

    En ce qui concerne le générique de l'émission, il met en scène toute l'équipe. En effet, nous les voyons tour à tour danser ou apparaitre simplement à l'écran sur un fond blanc avec des motifs représentant un paysage urbain en activité. Celui-ci est accompagné d'une musique, une reprise par le groupe électro Justice du morceau de Stevie Wonder Superstition. Une place particulière est accordée à la musique dans cette émission, elle change chaque semaine pour les « coming next » intégrés lors des trois coupures publicitaires quotidiennes. Ce sont des morceaux du moment.


    La mise en image

    L'émission est mise en image de façon dynamique : mobilité des prises de vues, diversité des points de vue, etc. Le réalisateur montre autant des visages dans le public que l'ensemble du plateau. Tout est en perpétuel mouvement. De plus, l'émission étant habituellement tournée en direct, la réalisation se fait elle aussi en direct, ce qui laisse une part d'"imprévu ». Par ailleurs, nous pouvons remarquer que si l'émission montre toujours l'arrivée des invités, elle ne montre jamais leur départ. Les invités quittent le plateau hors champ ou pendant les publicités.

    Le générique tout comme la mise à l’image reprennent la dynamique jeune et tendance de l’émission et rappel l’identité discursive de la chaîne.

     

    Les invités 

    Le Grand Journal accueille des invités de tout horizon qu'ils soient médiatiques, culturels, artistiques, politiques, etc. Sa force réside en sa notoriété à l'étranger. C'est l'un des talk-shows qui peut se vanter d'avoir accueillir U2 en live ou qui reçoit des stars du cinéma américain chaque semaine.

    De plus, certains invités politiques ou culturels sont des réguliers et viennent sans peine donner leur opinion sur tel ou tel sujet d'actualité. Par ailleurs, le cinéma français et la scène musicale française viennent  faire leur promo sur le plateau. Il s'agit d'un lieu incontournable.

    Le Grand Journal étant en deux parties, la première accueille généralement des invités de l'actualité politique et sociale quand la seconde privilégie les invités orientés culture au sens large. Aucun choix thématique ne semble être fait dans le rassemblement des invités. L'émission mélange chanteur anglo-saxon et animatrice de télévision française. Le débat n'est que rarement transversal et, le plus souvent, chaque invité a son temps d'interview. Certes, s'il le souhaite, un invité peut réagir aux propos des autres invités mais généralement, nous pouvons remarquer qu'il ne le fait que s'il y est explicitement invité par Denisot ou l'un des chroniqueurs.

    Cependant, l'alchimie de l'émission réside aussi dans l'alchimie entre les invités. Si l'un des invités est hostile, cela va perturber l'ensemble de l'équilibre et faire se déplacer les rapports de pouvoirs entre les différents protagonistes.

     

    Le public
    Soyez attentif et vous remarquerez que nous sommes toutes les deux dans le public juste derrière Michel Denisot !



    Composé d'une centaine de personnes, le public du Grand Journal n'est pas très nombreux. Cependant, filmé en grand angle, il parait plus imposant et suffit à remplir le cadre quand l'une des personnes autour de la table est filmée en portrait. Mixte, jeune et dynamique, le public est composé de personnes ayant réservées leur place en appelant un numéro de téléphone. Bien qu'il y ait un placeur et un chauffeur de salle, le public n'est un public professionnel casté. Le programme des émissions et des invités étant connu à l'avance, cela explique que, parfois, le public se transforme, prenant la forme du public des invités présents (fans, jeunes filles, etc).

    Le public ne participe pas en tant qu'individu mais toujours en tant que masse en applaudissant, huant ou riant selon le déroulement de l'émission. Aucune personne du public n'est invitée à prendre la parole ou à participer en tant qu'individu à l'une des séquences de l'émission. Cependant, cela peut arriver qu’il participe mais cela est très organisé, le chauffeur de salle nous prévient à l’avance et nous explique à quel moment nous devrons dire tel ou tel mot ou faire tel ou tel geste. Sinon, il s'agit d'une foule d'anonyme qui colorent et animent le plateau en arrière plan.

     

    Pourquoi l’émission plaît-elle tant aux jeunes ?

     




    Qu’est ce qui fait le succès du Grand Journal ?

    On peut y voir plusieurs raisons :

     





    D’après Pascal Aznar, responsable de la communication du pôle divertissement, le Grand Journal a su reprendre les codes « décalé » de canal +, pour garder le maximum de fraîcheur, il ne regarde pas ses concurrents et essaye de faire évoluer l’émission. Appuyée par des chroniqueurs vedettes, l’émission touche un large public grâce à la diversité des rubriques, des thèmes abordés et des invités, venu de tous horizons.

    . Le mélange des genres, tout d’abord, particularité du genre talk show. Dans Le grand journal, on mélange tout et très vite, passant d’un discours politique à la météo, de l’actualité des livres au zapping. Le téléspectateur peut en prendre et en laisser, au fur et à mesure de ses activités.

    . Ensuite, cette émission respecte plus que les autres la temporalité du téléspectateur qui, à ce moment de la journée, a allumé la télé, mais aussi prépare le dîner, passe un coup de fil ou termine les devoirs du petit dernier (ou même les siens). Ce programme n’est pas fait pour être vu en continu, il a donc un côté pratique.

    . Il mélange ensuite le ludique et le sérieux. Lorsque c’est sérieux, on peut l’être, certes, mais jamais trop longtemps, et les invités ont désormais tout à fait compris l’intérêt qu’il y avait pour eux à adopter le format. D’Olivier Besancenot à Dominique de Villepin, on affiche un sourire Colgate, on répond vite, on répond bien, on connaît l’humeur et l’humour, bref, on maîtrise le dispositif.

    . Le grand journal est, de fait, une émission rythmée, dynamique, dont les chroniqueurs fonctionnent comme une équipe qui aime travailler ensemble, avec un discours qui flirte entre divertissement et information, et une “patte” Canal très forte, qui fait que l’on parle beaucoup des médias, en portant sur eux un regard ironique, ce que Canal+ a toujours fait.

    Dans le fond, Le grand journal est une émission qui correspond fortement à l’identité de sa chaîne, Canal+, et c’est l’une des raisons de son succès

     

     

     

     

     

     

     

     



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Si l'utilisation d'Internet est apparemment une activité banale, les multiples débats, enjeux et polémiques qui s'émanent d'elle ne sont pas seulement d'apparence simpliste. Comme tout nouveaux médias et même peut-être plus, l'arrivée d'Internet a été sujet de critiques, de contradictions, de contestations mais aussi d'interrogations concernant son statut, sa légitimité et son impact au sein de l'espace public.

    Progressivement, Internet est devenu un espace d'échange et de nombreux acteurs médiatiques ont considérés Internet comme étant un nouveau support permettant une révolution dans la pratique journalistique et dans les rapports avec le public, Pierre HASKI fait parti d'entre eux.

    Ancien chef du service international et rédacteur en chef adjoint au journal LIBERATION, Pierre HASKI crée en mai 2007, le site RUE 89 avec ses collaborateurs: Arnaud AUBRON, Michel LEVY-PROVENCAL, Laurent MAURIAC et Pascal RICHE. RUE 89 est un site d'information et de débat d'actualité indépendant et participatif, qui mêle les plumes des journalistes, des experts mais aussi d'internautes.

    www.rue89.com

    Critiqué, jugé et même parfois qualifié de fou ou de clown, Pierre Haski nous livre une interview explicative par le biais du site internet JE SUIS UN CLOW. COM, dans laquelle des autoentrepreneurs tout comme lui nous livrent leur histoires professionnelles et la réussite de leur entreprises créées sur Internet, en nous faisant comprendre que parfois pour réussir, il faut faire tout un cirque comprenez prendre des risques!

    www.jesuisunclown.com

     

    Aujourd'hui la plupart des supports médiatiques: radio, presse et télévision ont sur la toile leur propres sites afin de prolonger leur présences et identités. Les médias deviennent donc "bi-médias", la mise en place du support numérique se normalise et le web devient pour eux un support d'extension de grande importance et indispensable. Voyez par vous même:

    Page d'accueil site Lemonde.fr 

    Page d'accueil du site RTL.fr 

     Page d'accueil du site TF1.fr

    Le développement de réseaux de communication,  la multiplicité des supports de communication et d’information ont mis en place une nouvelle manière de concevoir l'information, d’obtenir l’information et de diffuser l’information. Internet a donc bouleversé, l'univers médiatique dans ses pratiques et le métier de journaliste. Ces derniers doivent faire face à de nombreux défis, afin d'assurer leur professions puisque désormais sur la toile on trouve de tout et sous différents support : des articles, des vidéos, des images et même des sons. De plus au sein de cette dernière tout le monde ou du moins les utilisateurs internautes peuvent endosser le rôle de journaliste, reporter, chroniqueur… et concevoir leurs propres informations.

    Néanmoins, il est évident que les médias se complètent entre eux et cela depuis de nombreuses années, la complémentarité  entre les médias est nécessaire. Pierre HASKI a su comprendre et saisir ces "révolutions" dans les pratiques et usages des médias. Avec le site d'information RUE 89, il a exploité  la technologie et les ressources d'Internet afin de créer un nouveau support d'information et  d'offrir à ses lecteurs et internautes une information de qualité.





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  • Le rapport du "Club des 13"

    Le 24 février 2007, Pascale Ferran recevait cinq césars pour son film Lady Chatterley. Cet honneur fut l’occasion pour elle d’exprimer son ressentiment sur ce qu’est devenu le fonctionnement du cinéma français.



    A la suite de ce discours, Pascale Ferran a créé le club des treize. Ce groupe de travail n’obéissant à aucune règle de représentation professionnelle ou syndicale, avait pour but de comprendre les difficultés actuelles de fabrication et d’exposition dans le cinéma français et de proposer des solutions. Ils publièrent leur rapport à la fin de l’année 2007.

     

     

    Voici les principaux points de leur constat :

    "Le Milieu n'est plus un pont mais une faille"

    "On continue à vivre sur l'idée que le cinéma est à la fois un art et une industrie (puissance de la pensée de Malraux), alors qu'entre temps, il est devenu essentiellement un commerce. La marchandisation actuelle du cinéma vient de la prise de pouvoir, en tenaille, du petit et des grands écrans. C'est-à-dire la substitution du pouvoir des producteurs par celui des diffuseurs : la télévision d'un côté, les grandes groupes d'exploitation de l'autre. "

    “Et si, d'un côté, les directeurs d'antenne ont intérêt à ce que leurs filiales produisent des films profilés pour la télévision ; de l'autre, les multiplexes ont intérêt à une offre surabondante de films fortement médiatisés. La qualité des films compte moins alors que leur visibilité ou leur budget de promotion.

    Le rapport (qui se garde d'opposer caricaturalement les “bons” films d'auteur aux “mauvais” films commerciaux) démonte le mécanisme redoutable et pervers qui entraîne une uniformisation de l'offre. Parmi les principaux motifs d'inquiétude :

    • La perte d'influence du producteur, au profit, notamment, des chaînes de télévision. Ces dernières financent en partie le cinéma (la loi les y contraint) mais privilégient des “produits” susceptibles de satisfaire l'audimat (et de rafler les recettes publicitaires afférentes) lors de leur diffusion cathodique. A la limite, peu importe la qualité du film et son destin commercial lors de son exploitation en salles…
    • La bipolarisation dramatique dans la production. D'un côté d'énormes budgets, en constante augmentation, alloués à des films la plupart du temps ultra-prévisibles. De l'autre des financements minimaux pour des fictions vouées de ce fait à la ghettoïsation. Au “milieu” -là où se niche la diversité- des films ambitieux à vocation populaire qui souffrent (pour les budgets moyens -4 à 7 millions d'euros- seulement 19 films produits en 2006, contre 49 en 2004).
    • Le formatage des scénarios, lié aux diktats télévisuels et à l'autocensure qui en découle :

    “Il faut écrire des films qui puissent être financés par les télévisions si l'on ne veut pas prendre le risque de devoir soit abandonner son projet, soit le tourner dans des conditions qui le mettent en péril.

    ‘D'une certaine façon, les télévisions n'ont même plus à intervenir frontalement sur le scénario. La beauté du système, sa puissance, réside même en cela : dans la majorité des cas, les réalisateurs et leurs producteurs, ont intégré tout ou partie de leurs demandes implicites dès la conception du film.’ (p.35)

    • Selon le même principe de l'uniformisation, la prédominance sur les écrans d'une poignée de comédiens jugés ‘incontournables’ par les décideurs et donc systématiquement privilégiés. (‘La liberté totale de casting est devenue en France une exception.’, p.41). Corollaire : le rôle prépondérant des agents (‘plus difficiles à joindre que les artistes qu'ils représentent’), faisant parfois la pluie et le mauvais temps dans le métier.
    • La précarisation (voire la paupérisation) dont souffrent de très nombreux scénaristes, maillons pourtant essentiels dans la fabrication des films.

    Les mesures pour remédier à cette situation

    Ils proposent treize mesures pour remedier à cela. En voici quelques unes :

    1. L’intégralité du Fonds de Soutien Automatique Production généré par un film revient au seul producteur délégué.

    2. 7,5% de ce Fonds de Soutien est réservé à l’écriture.

    3. Modification du barème de répartition du Fonds de Soutien Automatique production.

    4. Doublement de la dotation de l’Avance sur Recettes et réforme des collèges.

    5. Majoration de 25% du Fonds de Soutien Automatique Distribution pour les distributeurs investissant un Minimum Garanti dans les films agréés français produits sans chaîne de télévision coproductrice.

    6. Suppression du Fonds de Soutien Automatique Distribution pour les sociétés adossées à un diffuseur.

    Les membres du club des treize sont : Cécile Vargaftig (scénariste), Jacques Audiard, Pascale Ferran, Claude Miller (cinéastes), Denis Freyd, Arnaud Louvet, Patrick Sobelman, Edouard Weil (producteurs), Fabienne Vonier (distributrice), Stéphane Goudet, Claude-Eric Poiroux, Jean-Jacques Ruttner (exploitants), François Yon (exportateur).

     

     

     

     


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  • Le financement du cinéma

    Ce debut d'année est l'occasion de faire le bilan de l'année 2009 et de rappeler les spécificité du systeme de financement du cinéma français.

     

    Bilan de l'année 2009

    L'année 2009 marque un recul de la production cinématographique, après une année 2008 particulièrement exceptionnelle :

    - 26 % des investissements et - 4 % du nombre de films produits


    Métiers de l'image







    Il n'y a pourtant pas lieu de s'inquiéter. Cette baisse est à relativiser en raison d'une année 2008 plutôt atypique qui a compté 3 films présentant un budget supérieur à 40 M€ contre 0 en 2009 : « Arthur et la guerre des deux mondes » et « Arthur et la vengeance de Maltazard », deux productions signées EuropaCorp, ainsi que « Océans », le documentaire de Jacques Perrin. L'année 2009 renoue ainsi avec les niveaux des années 2003 à 2007.


    230 films de long métrage ont obtenu l’agrément du CNC au cours de l’année 2009, pour un investissement total de 1,1 milliard d'euros.


    Pour mettre ce chiffre en perspective, comparons le avec le budget des principales chaines de télévision : 6877 M€ pour TF1, M6 et France Télévision réunis, soit un budget 6 fois plus important...

    ...ou même aux recettes du film Avatar de James Cameron, qui feraient tourner la tête de tous les producteurs français. Après sept semaines en tête du box office américain, le film a rapporté plus de 2 milliard d'euros, soit presque deux fois plus que le budget du cinéma français à lui seul.


    Comment le cinéma est il financé en France ?

    En France, le financement du cinéma est une mosaïque difficile à décrypter (voir ci-dessous). Et il revient au CNC d'assurer la cohésion et l'équilibre de cet ensemble


    Métiers de l'image
















    Les sociétés de production et les chaînes de télévision demeurent les principaux financiers des films français (avec respectivement 26 % et 27 % des investissements). Les mandats (distribution en salles, édition vidéo, exploitation à l’étranger) avancés par les distributeurs en prévision des recettes, représentent quant à eux environ 25 % des financements totaux. Suivent ensuite l'apport des SOFICA, des producteurs étrangers, du soutien automatique et des aides publiques qui représentent un peu moins du quart restant.


    Métiers de l'image











    Le système français est unique et fait office de modèle pour de nombreux pays de part le monde. Troisième cinématographie du monde derrière les États-Unis et l'inde, la France est une exception. La part du cinéma français a ainsi dépassé les 45 % en 2008, alors que dans la quasi totalité des pays du monde, le cinéma national plafonne à 15% de part de marché.

    L'avance sur recettes, dont bénéficie chaque année une quarantaine de films (dont une bonne part de premiers films), institué par Malraux en 1959 est le plus grand symbole de ce système atypique. Il dénote le soucis de préserver la diversité des genres et de soutenir un cinéma indépendant dont l'économie est souvent difficile. Il est pourtant marginal puisqu'il ne représente qu'une enveloppe de 17 M€ en 2008.

    L'une des grandes forces du système français réside dans le compte de soutien. Conçu à l'origine pour être temporaire à l'après guerre pour relancer la production cinématographique française, il a survécu jusqu'à aujourd'hui malgré les critiques de l'industrie cinématographique américaine qui voit d'un très mauvais œil les subventions nationales, considérées comme une atteinte à la libre concurrence. Le compte de soutien a longtemps été financé par une taxe sur le prix des billets de cinéma de l'ordre de 11 % (TSA pour Taxe Spéciale Additionnelle), avant que s'y ajoute une taxe sur les recettes des chaines de télévision. Le principe de la TSA est particulièrement astucieux puisque c'est un moyen détourné de taxer les films étrangers. Car si tous les films en salles y sont soumis (les principaux contributeurs sont ainsi les films français et américains), cette taxe ne profite qu'aux producteurs français. Ainsi paradoxalement, le soutien au cinéma français est financé par son principal concurrent, le cinéma américain.


    Les investissement des chaines de télévision dans le cinéma sont également fortement réglementés. Elles doivent non seulement respecter des quotas de diffusion d’œuvres cinématographiques (au moins 40% d'œuvres d’expression originale française), mais elles sont aussi soumises à des obligations de production (2,5 % du chiffre d’affaires pour les chaines hertziennes en clair). Sans cette contrainte les chaines se seraient surement massivement désengagés car depuis quelques années le cinéma ne fait plus recettes à la télévision et les audiences sont décevantes pour les chaines.

    Le cinéma français repose donc sur un mode de financement mixte public/privé qui combine des aides de l'État (aides sélectives + aides automatiques) à des obligations de financement des chaînes de télévision (auxquels s'ajoutent par ailleurs plusieurs instruments fiscaux comme les SOFICA ou le crédit d'impôt). C'est la force et la faiblesse du cinéma français. Il permet de préserver sa diversité, mais il augmente aussi sa dépendance à l'égard de sources de financement externes. Pour certains, par exemple, le mariage entre le cinéma et la télévision est un mariage contre nature qui entraine une baisse générale de la qualité des films.


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  • Les voeux de Véronique Cayla, Présidente du CNC.

    Véronique Cayla, Présidente du CNC, a présenté ses vœux aux professionnels le mardi 19 janvier 2010 à la Cinémathèque française.

     

    Métiers de l'image

    Suivez ce lien pour voir la vidéo de l'intervention

     

    Voici une synthèse des vœux de la Présidente du CNC :

    A cette occasion, Mme Cayla a rappelé les propos du producteur Daniel Toscan Du Plantier, tristement décédé cette année : "la France se doit d’être « le chef de file d’un autre cinéma », celui d’un cinéma qui ne soit « pas du superflu, pas un ornement, mais une façon de voir le monde, une façon de vivre, une idée de l’éternité."

    Il ne s'agit pas de nier la dimension de divertissement du cinéma. Le cinéma français se doit ainsi de concilier le marché et l'auteur, et "de régler au plus juste, le rapport toujours délicat entre la création et l’industrie." Le cinéma français doit profiter de la diversités des entreprises de production françaises, "des plus petits artisans jusqu’aux majors à la française."

    La crise a touché le cinéma français, notamment à l'exportation. Face à ces difficultés le CNC a décider d'augmenter l’enveloppe de l'avance sur recettes en 2010. Plus que jamais le cinéma français a besoin de l'aide de l'État pour résister à la concurrence américaine. Mme Cayla rappelle ainsi que l'une des missions principale du CNC est de protéger la diversité culturelle. Les technologies numériques en particulier ont bouleversé le secteur de la création en augmentant leur vulnérabilité : "Le risque d'hégémonie américaine qu’il (Toscan Du Plantier) redoutait et que nous avons su contenir pour le cinéma, est encore plus fort aujourd’hui dans l'univers numérique pour la création française et européenne." A cela Mme Cayla ajoute : "le combat pour l’existence et le renforcement de notre identité culturelle numérique est primordial".

    Face à ces changements, le rôle du producteur est renforcé : "Les pratiques anciennes fondées sur un nombre de diffuseurs très limité, doivent être réinventées". Le CNC doit accompagner ces changements afin de repenser en profondeur les relations entre les diffuseurs et les producteurs. Véronique Cayla précise que la priorité accordée à la production cinématographique en 2009 est maintenue en 2010. Il s'agit surtout de ne pas abandonner les ambitions qui font la force du cinéma : "Dans cette période délicate, la clé, ce n’est certainement pas de choisir la frilosité, le repli et le recours aux recettes toutes faites, mais c’est au contraire, mettre l’accent sur l’innovation, l’imagination, la prise de risque et l’inventivité".

    Avec plus de 200 millions d’entrées, l'année 2009 a atteint un record en terme de fréquentation. Malgré cela, de nombreuses salles de provinces sont en difficultés. Le CNC a ainsi décidé de renforcer, en 2010, son soutien en direction des salles les plus vulnérables dans le cadre de l’aide aux salles art et essai.

    L'un des grand chantier à venir reste la numérisation, des œuvres et des salles. Le CNC souhaite accompagner cette révolution, source de bouleversements mais aussi d'espoir, par le lancement d'une grand programme de numérisation : "Offrant une numérisation optimale en 2K ou en HD, ce programme de numérisation sera particulièrement bénéfique pour renforcer l’attractivité de la création française à l’international et faciliter les exportations".

    Pour finir, Véronique Cayla a rappelé que la solidarité et "l’esprit de famille" du cinéma était essentiel.

    Les chiffres clés de la production cinématographique 2009

    Le CNC a également profité de cette occasion pour rendre public les chiffres clés de la production cinématographique 2009 : 230 films ont été agréés en 2009 pour 1,1 milliard d’euros investis.

    Suivez ce lien pour consulter ces chiffres.

     





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