• Thirteen

    Livre d'images       Cette photographie est tirée du film Thirteen de Catherine Hardwicke, paru en décembre 2003.

           Evie et Tracy, alias Nikki Reed et Evan Rachel Wood, semblent très proches : elles se tiennent la main, Evie regarde Tracy, elles rient ensemble... Cette photographie respire la joie de vivre. Le fait qu'elles courent, les cheveux au vent, donne une impression de liberté, avec une pointe peut-être de chenapanisme. Leurs vêtements très suggestifs, presque vulgaires, ne sont pas la première chose qui saute aux yeux tant nous sommes frappés par leur bonheur. Selon moi, cette photographie représente l'amitié à l'état pur, ces deux filles en étant la personnification. Cela est peut-être du au fait qu'elles soient habillées de manière similaire : leur ressemblance, peut-être même plus que leurs francs sourires et leur complicité, nous donne l'impression qu'Evie et Tracy sont les deux moitiés d'un "tout" ; nous avons l'impression qu'elles ne se sentent "complètes", voire "elles-mêmes" que lorsqu'elles sont réunies.

           Le point de vue de cette photographie est extradiégétique : le photographe semble être juste devant elles, ce qui ne les empêche pas de courir comme s'il n'était pas là et qu'aucun obstacle ne se présentait : elles ne regardent pas l'objectif, ce qui accentue le naturel de ce cliché. Le photographe a pris ces deux jeunes filles de face, c'est à dire avec un angle de prise de vue de 90°.

           Le hors-champ de cette image est, bien entendu, le boulevard sur lequel courent ces deux amies. Mais la photographie se concentre sur Evie et Tracy, elles sont les seules qui aient de l'importance étant donné que l'accent est mis sur leur complicité, bien que ce mot de "complicité" soit trop faible pour décrire fidèlement ce que nous voyons ; je devrais dire "forte amitié".

           La profondeur de champ met en avant les deux amies, qui occupent, dans un plan américain, la majeure partie du cadre. Le boulevard n'est pas aussi net qu'elles. Ainsi, l'énonciateur semble suggérer que ce qui importe dans la diégèse, c'est la relation qui existe entre ces jeunes filles, tout le reste n'a aucune importance. Leur ivresse, leur joie de vivre l'emporte sur tout le reste, plus rien d'autre ne compte.

           En les voyant ainsi, courant main dans la main, une expression de joie intense sur leurs visages, qui penserait qu'Evie trahirait Tracy et que ces deux filles sont en réalité en pleine dérive ? En effet, dans Thirteen, la confusion règne dans le monde de ces deux adolescentes, tombées dans le cercle infernal du sexe, de la drogue et des délits en tous genres...

           Nous prenons ainsi conscience qu'une image peut nous induire en erreur en ce qui concerne la réalité des choses, non seulement par les procédés artistiques choisis, mais également par le contenu que laisse voir la photographie à l'instant où elle a été prise, et uniquement à cet instant (ce qui, évidemment, ne traduit la réalité que de façon partielle et incomplète). De plus, nous sommes souvent abusés par les images, lorsqu'elles sont sorties de leur contexte. En effet, ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ?

    Florence Bittoun

     

    Sources : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=45640.html ; http://image.toutlecine.com/photos/t/h/i/thirteen-2003-01-g.jpg


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