• One Shot,JR

     

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    Cette photographie fait partie du projet « 28 millimètres », dont l’artiste JR est l’instigateur.

    Ce projet vise à exploiter l’environnement urbain comme surface d’exposition libre et ainsi de confronter le citoyen à l’art et, à travers les photographies (souvent collés au mur, en affiches), le pousser à une réflexion sur le monde qui l’entoure, les conflits quelle que soit leur nature ou échelle.

    Cette image en noir et blanc, d’un cadrage serré, laisse transparaître à la fois émotion et conscience.

     

    A l’arrière plan, on distingue un décors urbain ravagé, les murs délabrés sont recouverts de graffitis et s’émiettent, c’est un « no man’s land », le cadre d’une destruction, d’un conflit.

    Le flou contribue à donner une tonalité chaotique au contour de cette scène.

     

    Au second plan, on peut voir un groupe d’enfants/adolescents formant plus ou moins une ligne d’horizon. On suppose qu’ils ne sont pas statiques au moment de la prise bien qu’ordonnés en rang, certains font des signes.

     

    Au premier plan, se trouve un homme, Ladj ly (collaborateur de JR sur ce projet), pointant une camera sur le photographe/observateur à l’instar d’une arme. Son regard est menaçant et déterminé.

     

    Ladj ly, occupe une place centrale dans l’image, en chef de troupe, les enfants sont ses soldats ou la relève, le décors un lieu de conflit.

    Peut être pourrait on distinguer une sorte de composition « triangulaire » partant des hautes extrémités de l’image, se resserrant dans le cadre que constituent les enfants, et aboutissant en Ladj ly - en la camera, nœud de l’action, outil de réponse.

     

    Il y a sans doute différentes façon d’interpréter cette photographie, mais je pense que le photographe cherche à montrer que l’image, l’information, est une arme, qu’elle nécessite une détermination et une force. C’est le moyen de combat du citoyen, peu importe sont dénuement car ceux qui contrôlent l’image déterminent notre perception du monde.

    Pour replacer la photographie dans le cadre du projet de JR, nous ne sommes pas ici dans une situation de guerre mais dans celle d’un groupe, dans son lieu de vie délabré quotidien en France, dont l’opportunité pour gagner la guerre des a priori est de produire une information, une image sans trucage, et une expression de son existence.

    L’outil qu’est la camera est perçue comme une arme meurtrière qui fédère la  jeunesse face à la manipulation médiatique et le déterminisme social que nous subissons quotidiennement.

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Cecile Delayen
    Lundi 17 Janvier 2011 à 01:44

    Cette photo a recouvert la façade de la Tate Moderne de Londres, est a déclenché la polémique car la plupart des gens n'ont pas vu que c'était une caméra mais ont cru que c'était une arme...

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