• LE CINEMA EUROPEEN

    INTRODUCTION

    Se poser la question de la présence d’un cinéma européen, c’est tout d’abord s’intéresser à l’existence même d’une culture européenne et d’un ciment permettant une homogénéité de ce dernier.
    Il s’agit donc d’une question qui vaut pour elle-même et à laquelle une réponse simple ne conviendrait pas.
    Nous nous sommes donc employées, à travers deux dynamiques qui ne sont évidemment pas exhaustives, de présenter les quelques lignes de fracture qui se dessinent autour du concept et des applications d’un cinéma européen.

    « Le film, du seul fait qu’il doit toujours choisir ce qu’il doit montrer et ce qu’il ne montre pas,  transforme le monde en discours ». Christian METZ (sémiologue)


    INTRODUCTION

    Se poser la question de la présence d’un cinéma européen, c’est tout d’abord s’intéresser à l’existence même d’une culture européenne et d’un ciment permettant une homogénéité de ce dernier.
    Il s’agit donc d’une question qui vaut pour elle-même et à laquelle une réponse simple ne conviendrait pas.
    Nous nous sommes donc employées, à travers deux dynamiques qui ne sont évidemment pas exhaustives, de présenter les quelques lignes de fracture qui se dessinent autour du concept et des applications d’un cinéma européen.

    « Le film, du seul fait qu’il doit toujours choisir ce qu’il doit montrer et ce qu’il ne montre pas,  transforme le monde en discours ». Christian METZ (sémiologue)

    PARTIE I : L’Europe : une exception culturelle dans l’industrie cinématographique ?

    1-1)    Les premiers pas du cinéma, une histoire européenne et particulièrement française
    •    Invention technique et héritage culturel européen

     
    -    Les dates clés
    1882 Léon Bouly invente le cinématographe
        Se démarque des autres innovations car elle implique un public grâce à la fonction de projecteur et à une image élargie.
    1895 Les Frères Lumière présentent ‘’Sortie d’usine’’ dans les locaux de la Sté d’encouragement  pour l’Industrie nationale.
        Dès le départ, le cinéma est pensé dans sa valeur de vecteur.
    Au début  du XXème siècle
    -    Premières salles de cinéma européennes ouvrent leurs portes
    -    Développement des  grandes sociétés de production cinématographiques : Léon GAUMONT Charles PATHE….
    1923 Ricciotto Canudo propose le cinéma comme 7ème art dans La gazette des sept arts, le Manifeste du septième art
    Aujourd’hui en Europe, on trouve un héritage cinématographique très fort, revendiqué à travers l’historique technique et conceptuel du cinéma.  Aussi l’histoire européenne s’apparente bien souvent à l’histoire du cinéma et on perçoit désormais les deux dynamiques de façon conjointes.
    En 1936, La cinémathèque française  est créée par Henri Langlois pour la conservation et la protection des œuvres.
    En 1937 est créé Cinecitta en Italie, présentée comme la première tentative européenne de concurrencer l’industrie hollywoodienne.
    La 2nde GM et les totalitarismes ancrent l’imaginaire cinématographique dans le cadre d’un média de masse qui peut être utilisé à des fins de propagande.

    -    Des mouvements historiques ancrés en Europe
    Dans les années 1970 : Les filières italiennes et françaises rayonnent dans le monde.
     On assiste à une véritable exportation du cinéma européen à travers les mouvements du Néoréalisme italien et de la Nouvelle vague.

    •    La France : porte parole pour un cinéma européen ?

    -    L’exception culturelle française et l’amorce du débat sur la diversité culturelle
    Lors des accords du GATS (General Trades on Services qui a pour but de supprimer barrières douanières et mécanismes protectionnistes et favoriser la concurrence) en 1993, La France affirme la nécessité de préserver les cinémas nationaux au nom de la diversité culturelle.
    La France s’oppose aux Etats Unis sur la question. Elle devient le porte-parole d’une conception cinématographique plus axée sur la portée culturelle et artistique qu’industrielle du phénomène.

    -    La palme de l’activité cinématographique européenne
    La France se distingue également par l’abondance des occurrences faites au cinéma en son territoire.
    -    Le + important organisateur de festivals cinématographiques au monde
    -    Le 1er producteur en Europe  avec en 2010 261 films dont 203 à majorité française.
    -    La France coproduit ses films en majorité avec la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Canada et la Suisse.

    Un système sophistiqué d’aides de l’Etat permet cette abondance :
    1)    Une redistribution des bénéfices du cinéma américain vers les productions françaises par le système de taxation des entrées dans les salles
    2)    Une redistribution des bénéfices de la Télévision vers le cinéma
    3)    Et une redistribution du cinéma commercial en faveur d’un cinéma d’auteur par le biais de l’avance sur recette
    Enfin, le public français est le troisième public le plus cinéphile au monde, derrière les Etats Unis et l’Espagne.

    1-2)    Le cinéma européen, paradigme de la question d’une culture commune européenne

    •    Une construction culturelle basée sur des Institutions phares

    -    EURIMAGE : fond d’aide à la coproduction
    Responsable : Conseil de l'Europe.
    Objectif : Aider les coproductions européennes.
    Ce fonds est alimenté par des ressources publiques provenant de chaque pays en fonction de l'importance de leur production cinématographique et audiovisuelle.
    La France assure à elle seule 23% du budget d'Eurimage.

    -    Programme Media (Mesures d'encouragement pour le développement de l'industrie audiovisuelle)
    Fondé en 1990
    Objectif : Il s’agit d’interventions communautaires sur la formation, le développement des projets et la distribution.
    Ce programme est complémentaire d'Eurimage car il intervient en amont et en aval de la production

    -    Association Europa-Cinéma
    Dans le cadre du programme Media + soutien du Ministère des Affaires étrangères
    Objectif : Aider la diffusion des films européens grâce à des encouragements financiers aux salles qui rejoignent ce réseau.
    Les salles partenaires s’engagent à réserver  50% de leurs séances à des films européens, avec une majorité de films non nationaux.  Mais autant dans les méthodes d’études que dans les discours, la place du cinéma n’est pas abordée clairement …

     
    •    Les fragilités d’un discours unificateur

     
    Le principe de subsidiarité

     
    «(…) la  promotion culturelle de l'Union européenne intervient en complément de la politique culturelle nationale. L'Union européenne s'engage en outre, au titre de l'article 151, paragraphe 4, du Traité CE, à tenir compte des aspects culturels dans l'ensemble de son action. Tous les responsables politiques au sein de l'Union européenne sont tenus par conséquent d'exiger la "compatibilité culturelle" des décisions communautaires. »

     
    Il relève de la structure même de l’Union Européenne que les Etats demeurent responsables de façon plus importante que l’Union elle-même. Il n’existe donc pas de véritable moyen pour cette dernière de faire respecter ses décisions et ses tendances. Les Etats membres sont conseillés mais pas forcés en matière culturelle.
    Le manque de politique générale et concertée à un impact direct sur la valeur et l’efficacité des directives conseillées.

     
    -    Une zone trouble : la part économique et artistique du cinéma
    Le cinéma, d’abord revendiqué au nom de la diversité culturelle, est par ailleurs beaucoup plus développé dans les discours comme relevant d’une importance économique en termes d’emploi notamment.
    Or les deux facettes du cinéma apparaissent ainsi inégalement assumées par les différents acteurs de sa promotion.
    Par exemple, aujourd’hui, la chaîne clé du cinéma s’affirme comme étant la distribution, puisque c’est l’appareil de distribution qui joue le plus sur l’audience qui est de plus en plus fragmentée. Refuser la part économique et industriel du cinéma, c’est lui retirer non seulement une part importante de son identité mais aussi des moyens de mettre en œuvre un cinéma européen compétitif.

    -    Un manque d’assise légale et méthodologique claire
    Les collectivités locales s’engagent selon des modalités et des possibilités différentes selon les lieux.
    De même, au niveau européen, il n’existe aucune harmonisation en ce qui concerne des méthodologies de calcul. L’observatoire européen, pour rendre compte de l’activité cinématographique européenne, utilise donc les statistiques nationales des différents pays, or on sait bien que les calculs nationaux relèvent de méthodes différentes et donc plus ou moins incomparables.
    Ces deux écueils pèsent sur la valeur et l’efficacité de la mise en place d’un cinéma européen conscient de ses propres défis et de ses faiblesses.

    1-3)     Limites et conséquences de l’exception culturelle
    •    Une Europe, des Etats

     
    Aujourd’hui, les pays membres ne sen sont pas accordés sur …
    -    L’importance économique du cinéma européen
    Ex : L’Italie produit environ 100 films par an dont grande partie en sortie technique.  La sortie technique est une sortie en salle qui se fait selon un nombre très réduit de copies. En fait, il s’agit avant tout de sortir le film au moins une fois en salle afin de pouvoir lui donner le label film de cinéma et que le producteur et le distributeur puissent toucher plus de droits sur la vente du DVD.
    En Italie, le cinéma ne produit donc pas le même type de films et s’oriente beaucoup plus vers l’exportation. De plus, le peu de films, ayant peu de moyens de financements, se voient donc souvent réservés à une sortie technique.
    -    La perception du poids culturel d’un cinéma européen
    EX : En Grande Bretagne : on trouve une majorité écrasante de films américains (95%)
    Cet avantage fait au cinéma américain est assumé et comprise dans le cadre d’une proximité culturelle et historique des Etats Unis avec la Grande Bretagne.

    -    L’exception culturelle n’est pas majoritaire dans l’UE
    En Allemagne, le cinéma est beaucoup plus perçu comme une industrie qu’une réelle performance culturelle et artistique.
    La concurrence naturelle entre différents acteurs cinématographiques y est donc perçue comme normale.


    •    Des identités régionales et locales qui poussent au cloisonnement

     
    La grande question demeure : est-ce qu’une identité régionale fortement marquée est un atout pour l’internationalisation d’un film ?

     
    En Europe s’affirme une forte diversité linguistique et culturelle. Les traductions ou le sous titrage coûtant très cher, les films nationaux sont souvent réservés à un public national et ne s’exportent qu’assez peu.
    De même, l’identité de certains films demeure un obstacle pour son exportation, son format demeurant réservés à un public très ciblé.
    EX : la Commedia all'italiana : Il s’agit de comédies de mœurs populaires, le plus souvent sommaires et sans prétention et destinées au marché intérieur.
     

    ->   Un cinéma européen ou une multitude de cinémas nationaux ?

    •    Un compromis nécessaire face aux défis de l’internationalisation?

     
    Contexte actuel en Europe :
    -    Une majorité de petites productions réservées à un public national ou soumis à des enjeux purement économiques (sortie technique)
    -    Quelques films à succès souvent des coproductions européennes à plus fort budget qui s’exportent très bien dans le cadre de l’Union et un peu à l’international
    Un contexte mondial en mutation :
    -    La mondialisation impulse de fortes mutations du marché.
    -    Les innovations technologiques sont au cœur des problématiques de l’audiovisuel contemporain.
    -    Le versionnage prend une nouvelle ampleur grâce au succès de supports comme les jeux vidéos qui sont adaptés en films.
    Dans le même temps, on assiste à des volonté libérales de plus en plus fortes et à des replis identitaires importants (la Belgique autour de la langue…).
    Le numérique et ses avatars impactent également la chaîne cinématographique.
        Techniques de production et de projection
    Le film numérique coûte plus cher à l’investissement et étant donné la vitesse d’évolution des technologies et leur forte obsolescence, il n’existe qu’assez peu de garanties quant à l’amortissement de ces coûts de plus en plus importants.
    Face à cette nouvelle donne, les Majors et les multiplexes bénéficient donc d’un avantage certain.
        Audience
    En ce qui concerne la consommation, on assiste à un raccourcissement des délais d’exploitation des films sur les écrans, ce qui s’affirme comme un obstacle pour les petits films dont l’audience se construit sur la longueur.

    CONCLUSION : Des notions reformulées

    Diversité culturelle : Une notion plastique utilisée pour défendre un cinéma européen ou national contre les grandes industries étrangères.
    Or la diversité est une chose vivante, mouvante qui nécessite la confrontation pour exister.
    Pour que cette diversité subsiste, sont donc nécessaires :
    -    La solidarité entre Etats à travers la coproduction
    -    Une solidarité verticale entre les plus gros producteurs et les plus modestes
        Pour garder  des petits films il faut donc, peut être, de grands films à succès
    EX : La croissance soudaine des exportations correspondrait à des succès répondant plus à un format hollywoodien ?
    En 1999 : « Jeanne d’Arc » de Luc Besson : les exportations de films français augmentent de 61% car le film, tourné en langue anglaise, remporte un fort succès.


    A chaque succès d’exportation  correspond un film majeur :
    1992 « L'Amant »
    1997 « Le Cinquième élément »  (…)
     

    Conservation/rationalisation : un nouvel essort
    La situation actuelle demande la gestion de la conservation de films plus modestes et des politiques d’aides aux cinémas les plus originaux afin de préserver une offre libre et diversifiée.

     
    Cinéma : une notion polysémique
    Industriel, culturel, médiatique (…)

    Véritable question : l’angle de la demande, de la réception ?
     

    Le cinéma d’auteur est actuellement majoritairement en marge dans l’hexagone, de plus, l’Europe rapporte au cinéma américain plus de la moitié de ses recettes mondiales (56%), avant l'Asie (25%), l'Amérique latine (13%) et l'Australie/Nouvelle Zélande (6%).  

     ->   Aussi comment favoriser le cinéma européen si celui-ci ne rencontre jamais ou très rarement son public ?

    ->   Le  cinéma américain serait-il devenu une norme générale des attentes des spectateurs ?


    PARTIE II - Les limites du cinéma Européen : pourquoi peine-t-il à s'imposer sur la scène internationale?

    A quoi tient le succès des grandes industries cinématographiques mondiales?

    Quelles sont leurs spécificités?

    Comment s’y prennent ces industries pour diffuser une culture locale au niveau international?

    Comment les films produits par ces industries deviennent-ils une culture mainstream?

    1) Comment faire du cinéma Mainstream* ?

    *conforme aux standards de la mode

    Dans un contexte de mondialisation, l’objectif est de plaire au plus grand nombre et de transcender donc, la diversité des cultures existantes. Séduire un large public à l’aide d’un support de communication comme le film cinématographique n’est pas un acte anodin : on se souvient de l’usage massif des films et du cinéma dans les différents régimes totalitaires, employés à des fins de propagande. Ce que l’on observe aujourd’hui à travers la diffusion internationale des films relève d’une tactique assez proche…. Le film transporte en effet un certain nombre de valeurs, normes, idéologies propres à un auteur/cinéaste certes, mais également à une culture.  Porteur d’une certaine identité et de traits culturels spécifique, ce support véhicule de nombreux enjeux. Ce sont précisément ces enjeux qui font l’objet de divergences de la part des différents pays [VOIR PARTIE I concernant l’exception culturelle et les enjeux du film cinématographique comme produit culturel]. Cela nous amène à parler de Soft power ou « puissance douce ». Concept développé par un professeur américain Joseph Nye, le soft power décrit « la capacité d'un acteur politique – comme un État, une firme multinationale, une ONG, une institution internationale (comme l'ONU ou le FMI) voire un réseau de citoyens (comme le mouvement altermondialiste) – d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur ou la définition par cet autre acteur de ses propres intérêts à travers des moyens non coercitifs (structurels, culturels ou idéologiques). » [Références à ajouter]

    => Le cinéma représente un outil fabuleux pour les Nations cherchant à étendre leur rayonnement culturel. D’où la nécessité pour celui-ci, de plaire au-delà des frontières culturelles.

     

    ■ Règle n°1 : créer un blockbuster  

     

     L’une des stratégies les plus efficaces afin de s’assurer du succès futur d’un film consiste à adapter un autre contenu culturel ayant déjà connu le succès. Il s’agit par exemple, de transposer au cinéma un succès littéraire (un livre comme Harry PotterDa Vinci CodeTwilight, …), un personnage de bande-dessiné/manga/comic (Spiderman, Batman, Hulk, Iron Man…) ou comme de manière plus récente, un jeu vidéo (Prince of Persia, Splinter Cell, Hitman…). Ces adaptations possèdent plusieurs avantages :

     

    -          Un public préexiste à la sortie du film (gage de la constitution d’un public potentiel minimum)

     

    -          La publicité et le marketing seront renforcé par les multiples produits culturels qui seront diffusés à travers plusieurs secteurs (pas uniquement le cinéma)

     

    -          Le succès du produit original permet de s’assurer à l’avance de la répercussion du film sur le public (intéressant notamment en ce qui concerne l’impact sur un public international).

     

    LE CINEMA EUROPEEN

    La prise de risque est donc moindre. Cependant, il se peut qu’il y ait un retournement de situation et qu’un film, au final, ne réalise pas le succès escompté. D’autres films misent sur l’usage de procédés technologiques innovantsC’est le cas d’Avatar qui propose un nouveau rapport à l’image via la 3D et des effets spéciaux inédits.

     Bien sûr, d’autres variables entrent en jeu et participent à l’attractivité d’un film : scénario original, personnages attachants, acteur possédant une forte notoriété…

     

    => Il ne faut pas oublier que le contexte national et international dans lequel la diffusion du film s’inscrit, qu’il soit  social, économique, historique… influe sur sa réception.

     

     

     

     

     

    ■ Règle n°2 : miser sur le marketing, le buzz et la publicité  

     

    Les teasings, les produits dérivés, la publicité, le bouche à oreille… Bref, tous les objets et toute la communication autour du film doivent être sollicités afin que l’environnement soit favorable à une réception positive. L’objectif devenu prépondérant depuis quelques temps est celui d’aménager en amont la sortie d’un film en usant des nouveaux supports numériques (internet, les réseaux sociaux…) notamment via l’utilisation d’une communication qui ne semble pas contrôlée ou préparée par les promoteurs du film eux-mêmes mais par les individus (relais sur les réseaux sociaux et les blogs par exemple). Le teasing représente une forme de communication très appréciée par les individus puisqu’il instaure un climat d’attente et de suspens.

     

    LE CINEMA EUROPEEN

     

     

     

    Pour les produits dérivés, il est nécessaire de s’appuyer sur des acteurs leaders dans le secteur par exemple, de la restauration : Mc Donalds, Burger King (pour les Etats-Unis). Les consommateurs de ces grandes firmes sont ainsi mis à la disposition de la communication d’un film autour de produits tels que les jouets.

     

    Le marketing et la publicité se sont instaurés de manière croissante (cela commence avec Les Dents de la mer de Spielberg puis Star Wars, Matrix, Batman, Shrek, Toy Story…) jusqu’à devenir des outils inévitables pour permettre à des films d’attirer un vaste public.

     

    ð  Ce qui compte désormais, c’est ce que l’on nomme « le premier week-end » ou la « première semaine » pour mesurer la notoriété d’un film. L’impact sur le public doit être très rapide car le roulement des films est ainsi fait : il faut séduire de suite, d’où l’usage d’évènements et de techniques de communication massifs voir, agressifs.

     

     

     

    ■ Règle n°3 : être un miroir de la diversité culturelle  

     

     

     

    LE CINEMA EUROPEEN

     

     

     

    A l’inverse de l’Europe, les Etats-Unis ne proposent ni l’assimilation culturelle (en France), ni le communautarisme (en Angleterre) mais un modèle basé sur le multiculturalisme. Rappelons que l’Amérique du Nord dénombre environ 40 millions de Latinos, 38 millions de Noirs, entre 12 et 14 millions d’Asiatiques…Cette diversité et ces identités multiples se reflètent dans les produits culturels américains. L’Europe mise davantage sur des produits représentant un modèle culturel supranational ; Européen donc. L’acculturation est préférée à une identité culturelle natale. Or, tout le monde ne se reconnait pas forcément dans la culture dite Européenne…que ce soit les Européens eux-mêmes, ou le public international.

     

    => Si les films ne séduisent-pas un public national ou du moins la communauté dont ils sont sensés porter les valeurs, comment alors espérer séduire un public plus large ?

     

    Il est important, avant de miser sur l’international, de disposer d’un box-office national puissant et reconnu. (exemple le Luc Besson qui a su conquérir et convaincre un public national et international avec des films comme le cinquième élément, Le grand bleu, Taken..)

     

     

     

     Règle n°4 : favoriser la distribution internationale (langue anglaise, références culturelles internationales)  

     

    Des films diffusés en langue anglaise ou espagnole, langues les plus réputées au niveau international, seront évidemment des atouts conséquents afin de toucher un public plus large. La France, par exemple, ne peut que se contenter que du marché restreint des pays Francophones (la Suisse, la Belgique, le Canada, le Cameroun…), et peine à s’exporter.  

     

    Le fait de s’adresser au monde entier en utilisant des références culturelles communes, favorise l’attraction d’un public  composé de cultures différentes. L’humour représente un outil idéal pour capter un public, or, c’est souvent le plus difficile à maîtriser en raison de sa traduction, ou de sa réception par des cultures exogènes à celle qui en est à l’origine.

     

    => On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui, n’importe comment.

     

     

     

     Règle n°5 : disposer de moyens financiers conséquents 

     

    Pour faire un bon film et développer tous les moyens précédemment évoqués, il faut nécessairement des budgets conséquents. Un film coûte souvent plus de 100 millions de dollars.

     

    => ATTENTION : il ne faut pas penser que la domination du cinéma Mainstream engendre parallèlement la disparition des cinémas nationaux. Le cinéma national se porte assez bien partout dans le monde et peut faire l’objet d’une reconnaissance au niveau mondial (The artist avec Jean Dujardin) mais il peine à être aussi globalisé que le cinéma Américain : leur capacité à être diffusé s’avère être limitée.

     

    La culture Américaine semble être celle qui permet le mieux à un public international de se reconnaitre.  

     

     


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