• "Guerre Ici" : Grozny + Esplanade du Trocadéro Paris

     

    Livre d'images

    Cette image est extraite d’une série de montage du reporter de Guerre Patrick Chauvel, intitulé « Guerre ici ». Présentée au prix Bayeux 2009 des correspondants de guerre, cette photo intutulée « D2 : Grozny + Esplanade du Trocadéro Paris » est en réalité un photo montage d’une scène de guerre à Grozny en Tchétchénie en 1995 transposée sur l’esplanade du Trocadéro à Paris.

     

    Le champ :

    S’agissant d’un montage, l’image est clairement divisible en deux plans. Le premier plan est marqué par une scène de guerre : des corps gisants sur le sol et le char de guerre vestige d’une bataille sanglante. Puis la tour Eiffel, majestueuse, semble inébranlable face à la violence de la scène qui s’est déroulée à ses pieds. C’est alors l’esplanade du Trocadéro qui lie les deux plans, les deux images : la réalité spatiale de l’esplanade qui se situe réellement aux pieds de la tour Eiffel est empruntée par le photographe pour devenir le terrain d’une scène de guerre.

     

    Le paradoxe

    L’aspect frappant de cette image, c’est qu’elle est marquée par plusieurs paradoxes. C’est qu’elle est d’abord dominée par l’aspect majestueux de la tour Eiffel. C’est sa verticalité qui rompt complètement avec l’horizontalité des corps et du char de guerre. Au delà, le paradoxe se poursuit avec le contenu diégétique de l’image : la violence de la scène de guerre (des corps gisants qui baignent dans le sang, des armes, un char de guerre) mélangée à la sérénité et au caractère pittoresque de la tour Eiffel.

     

    Interprétation

    Ce qui frappe d’abord à la lecture de cette image, c’est la proximité du premier corps qui invite le spectateur et se rendre compte directement de la violence de la scène. Puis le cadrage en plan d’ensemble qui rend la scène très vaste invite le regard à pénétrer l’ensemble de l’image et induit le spectateur dans une dimension effrayante de dévastation. Le caractère menaçant de l’image est renforcé par ses lignes et notamment la ligne du canon du char, pointé en direction du sommet de la tour Eiffel.

    Autre aspect frappant, c’est l’utilisation des couleurs. Il y a en effet peu d’amplitude chromatique dans cette image, peu de couleurs différentes sont utilisées, seul le rouge du sang des victimes ressort.

    L’alliance paradoxale de cette scène de guerre transposée au symbole du « parisianisme » qu’est la tour Eiffel reflète là  le propos de Patrick Chauvel. « Guerre ici ». C’est dire alors que ce photomontage ne heurte pas seulement le regard de celui qui le voit mais également sa sensibilité. L’image rappelle ce qu’est la réalité de la guerre et elle rappelle de façon choque ; en ramenant cette réalité aux portes de la vie quotidienne du spectateur. Et si la guerre était ici ?

     

    Lien vers la photo originale : http://www.kirikoo.net/images/7Vux-1-20091004-152245.jpg

     

    Vianou Lemoine

     

     

     

     


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